Alphabet des 50 phonèmes en devanāgarī et translittération :
Tableau issu du livre Le chant des divinités
Cet alphabet est syllabique, la consonne est accompagnée de la voyelle brève ‘a’, nécessaire pour la prononciation.
Une consonne seule en finale, K par exemple, s’écrit avec un signe qui l’abrège, appelé virāma, indiquant qu’il n’y a pas de voyelle suivant la consonne :
Enfin les séries de consonnes écrites à la suite sont écrites par des ligatures spéciales.
Il faut en faire l’apprentissage si on veut bien écrire en nāgarī.
Voyons un exemple, le mot Kurukṣetra, qui est le nom du champ de bataille où se déroule le récit de la Bhagavadgītā, il s’écrit ainsi en devanāgarī :
La numérotation sanskrite a indirectement inspiré la nôtre, jusqu’au zéro qui existait bien avant que les Arabes n’en fassent usage. Ces très grands mathématiciens ont trouvé là un trésor inestimable qu’ils nous ont transmis. Voici les chiffres en Devanāgarī:
Pāṇini est un grammairien de génie qui vécut vers 500 avant JC. Il serait originaire du Nord de l’Inde.
Il a composé la première grammaire du monde les »Huit leçons », décrivant la langue parlée de son temps, et particulièrement la langue védique, établissant avec exhaustivité la formation et le fonctionnement des mots et des phrases. Il a ainsi élaboré les lois correctes du bien parler. Le sanskrit classique, langue raffinée d’expression et d’investigation, était ainsi fixé.
Cette grammaire se présente sous forme de 4000 règles ou sûtra, écrits selon un code inventé par Pāṇini, favorisant une expression condensée à l’extrême. Il attestait ainsi de l’état de la langue sanskrite traditionnelle et sacrée, dont l’intégrité était menacée par la montée des prākrits (langues vernaculaires), dont le pāli (langue du canon bouddhique).
Les philologues contemporains considèrent qu’il a créé une véritable métalangue, basée sur une logique proche des systèmes informatiques, et qui permet de composer toutes les formes possibles correctes du sanskrit.
Malgré toutes leurs recherches, les linguistes n’ont pas encore réussi à analyser une autre langue « naturelle » de façon comparable.
Autre fait remarquable, tous ces textes formant la Tradition, étaient destinés à la transmission orale, selon des techniques de mémorisation exceptionnelles. C’est ainsi que s’est transmise la Connaissance en Inde, pendant très longtemps.