Un passage d’un grand texte, le śatapathabrāhmaṇa, souligne la fonction essentielle de ce rituel :
« lorsqu’on offre l’oblation du matin
(agnihotra) on engendre le soleil qui se fait
lumière et, resplendissant se lève.
Si on arrêtait, il ne se lèverait plus. »
2/ La gāyatrī peut être pratiquée à tout moment, hors des sandhya, sans être associée à un rituel védique. Elle se présente alors comme un hommage et une prière au divin Soleil (homa), père et créateur des mondes, qu’il engendre et nourrit par sa lumière, et qu’il régénère à chaque instant.
Il est, dans le ciel, le symbole même de l’unité, « lui dont le char n’a qu’une roue » (ekacakraratha), lui qui est appelé « l’œil de Brahman », à la fois transcendant et immanent sur la terre par ses multiples rayons.
De nombreuses traditions vénèrent à propos le Soleil et ses multiples fonctions bienfaitrices. Pourvoyeur de lumière et de chaleur, il engendre et fait croître la vie.
Mais au-delà de ses bienfaits physiques, il représente la Lumière de la Connaissance, la Vérité Une et transcendante, la Conscience divine, source de l’univers manifesté.
La pratique de ce mantra, dans la concentration et l’intériorité, avec conscience des valeurs évoquées, est hautement bénéfique, harmonise les énergies, dissout l’égo, établit ouverture, paix, équanimité et plénitude. Un exercice salutaire est de chanter ou psalmodier 108 fois le gāyatrī mantra, en groupe ou seul.
Une autre pratique est celle du japa, récitation répétée sur un long temps, murmurée ou mieux, récitée intérieurement. Si on s’exerce ainsi assidûment, dans le lâcher-prise, le cœur unifié dans la lumière, le mantra finit par s’installer dans l’être intérieur, et se répète de lui-même sans effort, spontanément. Cette énergie vient illuminer l’être tout entier, libérant la Conscience divine.
Cette récitation mantrique ou ce japa peuvent être pratiqués avec n’importe quel autre mantra sacré, comme le tryambakam par exemple. Mais on peut affirmer que la gāyatrī constitue un support exceptionnel universel.