Sanskritam Sukham

Des Veda au Tantra
Présentation du sanskrit

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Le sanskrit fait partie de la famille des langues indo-européennes, famille linguistique de près de 3 milliards de locuteurs, immense par son déploiement dans l’espace, du bord oriental (Turkestan) au bord occidental (Irlande), et par son extension dans le temps du cinquième millénaire à nos jours. Loin d’être une langue étrangère, le sanskrit est au contraire la grande sœur, antique et vénérable, de presque toutes les langues parlées en Europe.

Période védique

Le sanskrit fait partie de la famille des langues indo-européennes, famille linguistique de près de 3 milliards de locuteurs, immense par son déploiement dans l’espace, du bord oriental (Turkestan) au bord occidental (Irlande), et par son extension dans le temps du cinquième millénaire à nos jours. Loin d’être une langue étrangère, le sanskrit est au contraire la grande sœur, antique et vénérable, de presque toutes les langues parlées en Europe.

Le Veda

Le Veda est une immense somme de connaissances et de pratiques spirituelles que l’on divise en 4 recueils (samhitâ) appelés le catur-veda. Chacun de ces volumes présente son contenu sous 4 formes différentes d’expression, qui correspondent aux 4 sections :

  • la partie mantra, comportant des poèmes lyriques ;
  • la partie brāhmana, spécialisée dans les rituels et préceptes ;
  • les aranyaka, ou traités forestiers, présentent des méthodes de méditation ;
  • les upanishad (dont l’ensemble forme le vedanta, la fin, l’essence du Veda) consistant en discussions philosophiques sur les buts et les rapports de l’homme avec la transcendance, les moyens d’arriver à la vérité qui libère. On en dénombre 108 selon la tradition.

La période védique, dont le cœur du développement se situe entre 1500 et 800 ans avant notre ère, est marquée par une religion polythéiste, socialement dominée par les prêtres, la caste des Brahmanes, grands maîtres des rituels et des sacrifices. C’est également l’époque qui connut l’essor des universités forestières, où se préparaient les sublimes raffinements de la pensée upanishadique et védantique.

 

Du sanskrit védique au classique

Cette culture, cette religion avait pour support un sanskrit archaïque, dit védique, qui était la langue inspirée des hymnes et des rituels. Par une tradition orale d’extrême rigueur, les connaissances sacrées se transmettaient de maître à élève. Ce statut particulier de langue sacrée, savante et complexe, fit que le sanskrit devint d’un usage réservé aux prêtres, aux lettrés et aux savants, tandis que des formes dégradées de la langue pure étaient parlées par le reste de la population.

Les prakrits

Ces dialectes issus du sanskrit, appelés prakrits, se régionaliseront et donneront naissance aux langues modernes de l’Inde du Nord, non dravidienne : le hindi, le bengali, punjabi, marathi, etc. Le mot « prākrita », participe passé, signifiant « ordinaire, usuel, vulgaire », est le contraire du mot « samskrita » dont le sens est « raffiné, parfait ».

Le pāli

Veda Rig-veda Manuscrit Pali

Manuscrit pali illustré de l’Abhidhamma Chet k.amphi (guide de chant pour le texte récité lors des funérailles). Image issue de la bibliothèque des livres rares et des manuscrits de l’Université de Pennsylvanie Ms. Coll. 990, Abhidhatnma Chet ka.rnphi.

Au VIe siècle avant notre ère, le Bouddha avait choisi le pâli, dialecte régional dérivé du sanskrit, pour diffuser son enseignement, et les moines bouddhistes continueront à utiliser ce prakrit pour prêcher la doctrine. L’exemple du pâli montre qu’en certaines circonstances, les prakrits peuvent remettre en question la prépondérance du sanskrit comme langue de culture et de religion. Pour remplir noblement et de façon pérenne son rôle de support de la Tradition, le sanskrit devait donc se maintenir dans une certaine pureté. Cette stabilité, face à la diversité et à l’évolution des prakrits, garantissait le maintien du sanskrit comme langue de culture religieuse et spirituelle.

Enfin, Pānini vint !

Pânini, vers 400 avant notre ère, fut le grammairien de génie qui dégagea la norme fixant les règles du bien-parler et du bien-écrire. Son traité présentant les règles de la grammaire sanskrite, de la phonétique et de la morphologie, devint la référence absolue, largement commentée. Le sanskrit classique, désormais fixé par Pânini, méritait bien son nom de « langue parfaite », exemple unique d’une langue qui se maintint sans altération pendant plus de 2500 ans.

Le sanskrit est-il une langue morte ?

Non, car on peut affirmer que le sanskrit continue à assurer l’unité culturelle et religieuse de l’Inde. C’est par son intermédiaire que se transmettent les textes sacrés, connus, par cœur, inlassablement récités, chantés par les hindous. Partout, en Inde, dans les temples mais aussi sur les places publiques, on chante, on représente des épisodes tirés des textes épiques, mythologiques. Le sanskrit est là, bien présent, vivant comme un levain dans la pâte indienne, essence de l’âme hindoue et référence suprême.

Dans le Veda, Vâc (la parole) est la puissance par laquelle tous les dieux et tous les êtres sont manifestés.

 

Dīpa Hélène Marinetti, l'auteure

Après des études approfondies de Lettres classiques (grec et latin) et l’étude du sanskrit à la Sorbonne, Hélène Marinetti (Dīpa) est partie en Inde en 1970, elle y a vécu pendant sept ans. Elle n’a cessé durant ce long séjour d’étudier la langue sanskrite, en divers Instituts, avec des Pandits, et de s’initier à la culture spirituelle indienne.

Elle a créé et écrit un Cours par correspondance d’initiation au sanskrit, qu’elle anime avec passion depuis plus de trente ans.

« Sanskritam Sukham »
Le sanskrit est délice