Sanskritam Sukham

Présentation de la langue sanskrite

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L'alphabet et ses 48 phonèmes​

Écriture en Devanagari Ritam satyam

L'alphabet sanskrit

L’alphabet sanskrit est un trésor linguistique, il est le plus complet et le plus pur qui soit.

Comprenant 48 phonèmes (lettres-sons), chacun de ces phonèmes correspond à un son particulier.

D’où la nécessité de respecter précisément l’orthographe des mots et la prononciation sanskrite qui doit, pour chaque mot, être correctement vocalisée.

Le grammairien Pāṇini (Panini) vers 450 avant notre ère a décrit cet alphabet, que je vous invite à explorer.

Composition de l'alphabet sanskrit :

Les 48 phonèmes de la langue sanskrite :

9 voyelles simples, brèves et longues : a ā  i ī  u ū  ṛ ṝ   ḷ

4 diphtongues :  e  o  ai  au

2 sons accessoires spécifiques au sanskrit : l’anusvāra (a)ṃ et le visarga (a)ḥ

33 consonnes dont :

      20 occlusives et 5 nasales 

      4 semi-voyelles

      3 sifflantes

      1 aspirée pure        

 

Vous retrouverez dans les pages suivantes la structure et la composition de la langue sanskrite à travers son alphabet et ses phonèmes disposés en tableau selon les 5 lieux d’articulation (voir le schéma associé).

Une page dédiée aux éléments d’écriture devanāgarī vient compléter ces éléments.

Vous pouvez constater que l’alphabet sanskrit est syllabique. Chaque consonne est accompagnée de la voyelle de base -a. Une syllabe est soit une voyelle seule (à l’initiale notamment), soit un groupe consonne(s)-voyelle : la syllabe s’arrête à la voyelle. Cela va déterminer la technique d’écriture devanāgarī (dévanagari), décrite à la suite de cette première partie, l’alphabet Paninéen.

L'alphabet Paninéen :

Cet alphabet est celui de Pāṇini, celui des linguistes.

C’est le même alphabet décrit plus haut, enrichi de deux phonèmes supplémentaires donc formé de 50 phonèmes. Il est très souvent utilisé, dans les textes tantriques par exemple. Ont été ajoutés à la liste pāninéenne le ḷ long ( ḹ ) – qui n’est pas attesté dans la langue classique – et le kṣa, qui est une consonne double, et non un son pur.

Le nombre 50 a une valeur symbolique intéressante et sert de base à certaines spéculations sur la langue sacrée.

L’alphabet n’est pas seulement la ‘guirlande des phonèmes’, il est également la trame vibratoire qui fonde l’univers manifesté, subtil et grossier. En lui est déposée l’Énergie de la Parole.

Le chant des phonèmes créateurs est un grand mantra, qu’il est bon de pratiquer en conscience.

Je vous invite maintenant à découvrir les autres pages de ce chapitres avec leurs tableaux et schémas afin d’approfondir les aspects décrits dans cette présentation de l’alphabet sanskrit, ce trésor linguistique, le plus complet et le plus pur qui soit.

Phonétique et prononciation du sanskrit

L’écriture Devanāgarī : Les 48 phonèmes

Phonétique et prononciation
du sanskrit

Cours de sanskrit et enseignement de la philosophie indienne Logo sanskritam Sukham

Pour faciliter la prononciation des phonèmes sanskrits décrits précédemment dans le tableau de l’alphabet.

Écriture en Devanagari Ritam satyam

Comprendre la Phonétique et la Prononciation du Sanskrit

Les sandhi (jonctions), les règles phonétiques, sont un élément fondamental de la langue sanskrite.
Les phonèmes influant les uns sur les autres, on rencontre de nombreuses modifications internes et externes: palatalisation, sonorisation, nasalisation, etc. Pour maîtriser ces règles, il faut bien connaître les qualités phonétiques de chaque phonème. Ce sont ces valeurs qui déterminent les transformations affectant les mots de la phrase.

Le tableau présente 46 des 48 phonèmes de l’alphabet pâninéen classés suivant :

leur point d’articulation : des gutturales aux labiales (voir croquis);
leur type grammatical : voyelles simples, diphtongues ; consonnes : occlusives, nasales,  semi-voyelles..
leur sonorité (sonores ou sourdes), et leur qualité aspirée ou non aspirée (pour les occlusives seulement).

Pour prononcer correctement les phonèmes sanskrits, il faut prendre conscience des points de phonation. Pour les consonnes et semi-voyelles que l’on trouve en français (ka, pa, na, ma, ya, ra…) cela ne pose pas de problèmes. Pour les sons inhabituels, cette prise de conscience permet un apprentissage aisé :

 

Classement raisonné de l’alphabet expliquant la phonation du sanskrit

Schéma et tableau issu du livre Le chant des divinités

A chaque lieu d’articulation, ce sont les phonèmes purs qui ont été sélectionnés. Vous pouvez constater l’absence de phonèmes tels que le ‘F’, le ‘W’ et le ‘Z’.

Le ‘S’ dental, de même que le ‘G’ sont toujours prononcés ‘durs’. On prononce ‘guītā’ pour  le mot ‘gītā’ ; on dit ‘rassa’ pour le mot ‘rasa’.

Le visarga, Ḥ ou ḥ, qui n’apparaît pas dans ce tableau, se trouve en général à la fin d’un mot, après la voyelle. Il correspond à l’affaiblissement d’un ‘S’ final,. très courant.

On le prononce en doublant le son de la voyelle, en écho. Ne le confondez pas avec l’aspirée pure ‘H’.

L’autre signe-son spécifique du sanskrit, l’anusvāra, correspond à la nasalisation de la voyelle précédente. Il est écrit  quelquefois ‘M’, avec un point suscrit, ce qui est admis.

Mais il faut l’écrire en principe : M avec un point souscrit ‘Ṃ ou ṃ’, selon les conventions internationales de translittération

Il n’y a pas trop de difficultés concernant la prononciation. Il faut connaître les quelques particularités énoncées ci-dessus. Ce qui est écrit doit être prononcé exactement selon ces règles, et ce qui est prononcé doit refléter exactement ce qui est écrit. D’ où l’importance d’avoir un texte parfaitement orthographié, en nāgarī bien sûr, et en translittération, selon les règles établies à cet effet.

L'écriture Devanāgarī​
Les 48 phonèmes​

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Écriture en Devanagari Ritam satyam

Alphabet des 50 phonèmes en devanāgarī et translittération :

ऋतं सत्यम् ॥

 Tableau issu du livre Le chant des divinités

La formation d'une syllabe en Sanskrit

  • Les voyelles et diphtongues utilisées seules, en début de mot notamment, apparaissent selon une graphie spéciale : voyelles initiales, comme dans le tableau ci-dessus.
  • Si elles suivent une consonne, formant syllabe (ki, ku, ke), elles sont écrites sous une forme simplifiée.
    On en donne le modèle généralement avec l’occlusive K, puisque c’est la première des consonnes :
  • Cet alphabet est syllabique, la consonne est accompagnée de la voyelle brève ‘a’, nécessaire pour la prononciation.

    Une consonne seule en finale, K par exemple, s’écrit avec un signe qui l’abrège, appelé virāma, indiquant qu’il n’y a pas de voyelle suivant la consonne :

  • L’anusvāra (aṂ) et le visarga (aḤ) sont des signes spécifiques au sanskrit. Ils prolongent toujours une voyelle et s’écrivent comme il est indiqué dans le tableau 1 (après les diphtongues).
    Le R est une consonne semi-voyelle, présentant des graphies différentes : Placé AVANT une autre consonne, il se réduit à un signe-crochet au-dessus de la barre. Exemple, rka. On appelle ce signe REPHA.
    Placé APRES une consonne, il adopte des graphies simplifiées qui varient suivant le ou les phonèmes qui le précèdent…
  • Enfin les séries de consonnes écrites à la suite sont écrites par des ligatures spéciales.

    Il faut en faire l’apprentissage si on veut bien écrire en nāgarī.  
    Voyons un exemple, le mot Kurukṣetra, qui est le nom du champ de bataille où se déroule le récit de la Bhagavadgītā, il s’écrit ainsi en devanāgarī :

  • Nous remarquons deux syllabes simples : ku et ru, et deux syllabes de deux consonnes suivies d’une voyelle : k plus ṣe, et t plus ra.

Les nombres en Sanskrit

La numérotation sanskrite a indirectement inspiré la nôtre, jusqu’au zéro qui existait bien avant que les Arabes n’en fassent usage. Ces très grands mathématiciens ont trouvé là un trésor inestimable qu’ils nous ont transmis. Voici les chiffres en Devanāgarī:

Une note sur Pāṇini :

Pāṇini est un grammairien de génie qui vécut vers 500 avant JC. Il serait originaire du Nord de l’Inde.

Il a composé la première grammaire du monde les « Huit leçons », décrivant la langue parlée de son temps, et particulièrement la langue védique, établissant avec exhaustivité la formation et le fonctionnement des mots et des phrases. Il a ainsi élaboré les lois correctes du bien parler. Le sanskrit classique, langue raffinée d’expression et d’investigation, était ainsi fixé.

Cette grammaire se présente sous forme de 4000 règles ou sûtra, écrits selon un code inventé par Pāṇini, favorisant une expression condensée à l’extrême. Il attestait ainsi de l’état de la langue sanskrite traditionnelle et sacrée, dont l’intégrité était menacée par la montée des prākrits (langues vernaculaires), dont le pāli (langue du canon bouddhique).

Les philologues contemporains considèrent qu’il a créé une véritable métalangue, basée sur une logique proche des systèmes informatiques, et qui permet de composer toutes les formes possibles correctes du sanskrit.

Malgré toutes leurs recherches, les linguistes n’ont pas encore réussi à analyser une autre langue « naturelle » de façon comparable.

Autre fait remarquable, tous ces textes formant la Tradition, étaient destinés à la transmission orale, selon des techniques de mémorisation exceptionnelles. C’est ainsi que s’est transmise la Connaissance en Inde, pendant très longtemps.